pistol a écrit: radical a écrit:
En station équivalente, Roubion avait le choix à l'époque de s'équiper en perches fixes dont le fonctionnement est basé sur un réseau air/eau + salle des machines. C'est à mon avis bien trop onéreux pour une station de cette dimension.
Bonjour,
mon premier message sur ce forum ...
en tant qu'acteur de Roubion je me devais de réagir a cette affirmation que je ne comprends pas
que ce soit avec des enneigeurs autonome (BP) ou des perches, il faudra toujours un réseau d'eau pour les alimenter (c'est le réseau qui coûte le plus cher), sans compter le réseau électrique de puissance pour les BP et bien sur le réseau de commande pour piloter tout cela depuis la salle des machines
de plus, si les retenues collinaires sont au pied des pistes, il faudra aussi de grosses pompes pour mettre en pression le réseau d'eau
concernant les perches, c'est au contraire un choix économique, surtout sur des pistes pentues. un enneigeur autonome sur tour a un coût bien supérieur a une perche, et nécessite aussi de gros travaux de terrassement pour la fixation de la tour (le choix se faisant bien souvent en fonction des performances souhaité, notamment a température marginale)
concernant les choix de Roubion:
- retenue collinaire en haut du télésiège
- la moitié des perches et les 3 regards BP fonctionnent en gravitaire pour le réseau d'eau (pas de pompe)
- le réseau des 5 perches du haut (que l'on appelle le réseau surpressé) a une petite pompe situé en salle des machines sous la retenue. cette pompe sert a compléter la pression d'eau du réseau haut (pression gravitaire insuffisante)
- 1 compresseur en salle des machines pour alimenter en air les 13 perches
je ne vois pas ce qu'il y a de trop onéreux dans nos choix, nous avons au contraire chercher a minimiser au maximum nos coût de production
ce qui a coûté cher, c'est la retenue collinaire, mais pas possible de faire autrement faute de place ...
A+
Bonjour et merci pour votre intervention. Vos précisions sont très intéressantes.
Permetez moi de m'expliquer, je ne remets pas en cause le choix technique fait à Roubion qui a comme vous le précisez fait l'objet d'une étude économique qualifiant les besoins tout en prenant en compte la topographie des lieux. Dernier point qui a son importance et auquel je n'avais pas vraiment pensé.
Le système haute pression bi-fluide offre de part son relatif faible entretien et sa totale compatibilité avec un système entièrement automatisé une grande flexibilité pour son opérateur et une solution d'entretien et d'évolution pérenne dans le temps.
Cependant, selon moi ce process de fabrication nécessite de base un cout d'investissement plus important qu'une installation basse pression mono-fluide (style TechnoAlpin M5) même si effectivement les perches sont bien moins onéreuses (Borax, Taurus...). Bien sûr ce cout varie en fonction du niveau de performance souhaité et nécessite des équipements spécifiques sous peine de pénaliser le rendement des enneigeurs ou de produire une neige de qualité variable. Il est par conséquent nécessaire de dimensionner le réseau de production en fonction des besoins avec d'importantes installations (pompes à eau, groupe de production d'air, groupe réfrigèrent, tuyauteries, vannes, armoire de puissance, boites électriques, regards, locaux techniques, réseaux de communication, bullage, etc...).
D'un point de vu fonctionnel et en prenant en compte les différentes caractéristiques techniques des enneigeurs je constate que le cout de fonctionnement au m3 de neige produit est généralement inversement proportionnel à la surface de pistes sécurisées en neige de culture lors de l'utilisation de perches bi-fluide. Ceci me conforte dans l'idée qu'un réseau neige bi-fluide à mélange interne ou externe est généralement destiné à une importante surface de production.
En température marginale les performances des bi-fluide sont étroitement liées à la pression d'air/d'eau envoyée. Ils sont également plus sensibles à la température de démarrage de fonctionnement ainsi que de gros consommateurs d'air. Il est vrai que ces arguments ne sont plus vraiment justifiés avec les nouvelles générations d'enneigeurs bi-fluide type Rubis Evolution qui permettent de pallier ce genre difficultés (ils nécessitent cependant une pression d'air plus importante).
Tout ceci pour dire qu'il me semble que l'enneigement bi-fluide est généralement plus couteux à l'acquisition, mais plus rentable dans le temps.
Il me parait donc plus simple et moins excessif à première vue pour les petites surfaces couvertes en neige de culture de privilégier un réseau d'enneigeurs mono-fluide basse pression classique, autonome ou géré via un système centralisé (voir mix entre basse et haute pression) afin d'établir un rapport cout/rendement de production adéquat.
La configuration du Vallon de Roubion par rapport aux installations favorise la technique d'enneigement bi-fluide comme vous l'expliquez. Ca ne semble pas être le même cas à la Colmiane.
En fait je pense que votre raisonnement est une vision à long terme qui permettra à terme de faire évoluer le réseau existant dans le cadre d'une extension.
Chaque station à ses contraintes et une configuration différentes, des impératifs auxquels il faut s'adapter. Je ne suis pas spécialiste c'est pourquoi dans mon précédent message je demandais l'avis d'autres personnes. Je vous remercie d'avoir réagi, cela nous permet à moi et à d'autres personnes sur ce forum de débattre, d'éclaircir nos connaissances et d'élargir notre vision tout en promouvant d'une manière plus proche et moins conventionnelle votre travail et votre (nos) station(s).
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